Diffusé sur internet, relayé par les internautes, le texte qui vient porte à réflexion. Je n’en connais pas l’origine mais, si je le reproduis ici, c’est qu’il est symptomatique à mon sens, du climat générationnel qui, pense-t-on, tend à se dégrader, ce qui a toujours existé, mais s’amplifie sans doute, avec la montée de l’individualisme. Et si on veut bien étendre le contenu de l’histoire qui suit, à une adaptation portant sur une situation de Risque Majeur, on verra que, chacun à notre façon, nous pouvons toujours faire évoluer notre comportement, en fonction de ce que l’on croit, voit, peut ou veut.

Vengeance des vieux !
(Seuls les + de 50 ans peuvent comprendre…).

A la caisse d’un supermarché, une vieille dame choisit un sac plastique pour ranger ses achats. La caissière lui reproche de ne pas être écolo et dit : «Votre génération ne comprend tout simplement pas le mouvement écologique. Seuls les jeunes vont payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources !»

La vieille femme s’excuse auprès de la caissière et explique : 
«Je suis désolée, il n’y avait pas de mouvement écologiste de mon temps.»

Alors qu’elle quitte la caisse, la mine déconfite, la caissière ajoute : 
«Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à nos dépens. 
C’est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l’environnement dans votre temps !»

Alors, un peu énervée, la vieille dame fait observer qu’à l’époque on retournait les bouteilles de verre consignées au magasin. Le magasin les renvoyait à l’usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau : les bouteilles étaient recyclées. Mais on ne connaissait pas le mouvement écologique.

Elle ajoute : de mon temps, on montait l’escalier à pied. On n’avait pas d’escaliers roulants et peu d’ascenseurs.


On ne prenait pas sa voiture à chaque fois qu’il fallait se déplacer de deux rues : on marchait jusqu’à l’épicerie du coin. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.

On ne connaissait pas les couches jetables : on lavait les couches des bébés. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge, pas dans un machine de 3 000 watts. On utilisait l’énergie éolienne et solaire pour sécher les vêtements. On ravaudait systématiquement les vêtements qui passaient d’un frère ou d’une sœur à l’autre. 
Mais, vous avez raison, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.

On n’avait qu’une TV (quand on en avait…) ou une radio dans la maison. Pas une dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran de la taille d’une boîte de pizza, pas un écran de la taille de l’État du Texas. On avait un réveil qu’on remontait le soir. Dans la cuisine, on s’activait pour préparer les repas ; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts et qui bouffent des watts autant qu’EDF en produit. Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait comme rembourrage du papier journal ou de la ouate, dans des boîtes ayant déjà servi, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique. On n’avait pas de tondeuses à essence autopropulsées ou autoportées : on utilisait l’huile de coude pour tondre le gazon. On travaillait physiquement. On n’avait pas besoin d’aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité. 
Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.

On buvait de l’eau à la fontaine (ou au puits) quand on avait soif. On n’utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à jeter. On remplissait les stylos dans une bouteille d’encre au lieu d’acheter un nouveau stylo. On remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir entier après quelques utilisations. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.


Les gens prenaient le bus, le métro, le train et les enfants se rendaient à l’école à vélo ou à pied au lieu d’utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi 24 heures sur 24. Les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années, les cahiers continuaient d’une année sur l’autre, les crayons de couleurs, gommes, taille-crayon et autres accessoires duraient tant qu’ils pouvaient, pas un cartable tous les ans et des cahiers jetés fin juin, de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan à chaque rentrée. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.

On n’avait qu’une prise de courant par pièce, et pas de bande multiprises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d’aujourd’hui…

Alors viens pas me faire ch… avec ton mouvement écologiste !

Merci de ne pas imprimer ce message afin de préserver l’environnement. Mais ne vous privez pas de faire suivre !

Le climat est tendu ! Mais, peut-être n’est il pas obligatoire qu’une telle opposition se termine de la sorte. Si nos jeunes et nos papis/mamies ont parfois du mal à se comprendre, dans la plupart des cas, heureusement, le bon sens l’emporte. Cet exemple en petit format du choc des générations, me ramène à un choc plus conséquent qui participe à alimenter l’actualité, un peu plus ces jours-ci : celui de la relation des pays, de leurs dirigeants, des peuples avec leur Terre. Elle a beaucoup donner au fil des millénaires. Or, aujourd’hui, toutes générations confondues, nous l’abîmons, lentement mais sûrement. Et là, ce ne sont pas nos ancêtres qui sont fautifs, notre grand’mère ne me contredira pas. C’est bien nous. Alors, freinons pour de bon, sachant que, pour l’instant, ce sont les enfants de nos petits enfants qui devront s’employer à mettre les bouteilles en consigne, à monter l’escalier à pieds, à aller d’un pas ferme chez l’épicier du coin, à laver les couches de bébé etc. Autant commencer nous-mêmes. Mais, là encore, conflit de générations : non plus de junior à senior, mais de pays développés à pays émergents. Autre climat tendu !

Qu’en disent les participants à la Conférence mondiale sur le climat, qui s’est tenue à Doha, de retour chez eux ?

Bernard Sautet

Décembre 2012