Combien de fois n’avez-vous pas entendu cette double exclamation, au lendemain d’une réalisation de Risque ?

Après une inondation, personne ne savait que, là où il/elle se trouvait, sur le lieu même de son habitation, il/elle avait la mer, le lac, le fleuve, la rivière, le cours d’eau à sa porte. Après une avalanche, la plupart du temps, qui aurait pensé que cela pouvait se produire, alors que les conditions étaient ce qu’elles étaient. Après, un mouvement de terrain, qui pouvait s’imaginer que des générations d’individus flirtaient avec une faille à proximité, depuis des centaines d’années. Qui ? Jusqu’aux responsables de tous ordres qui, eux, savent, par leur fonction, leur position, mais qui, chacun à son niveau, se repasse la patate chaude de la prévention. Souvent, par manque de visibilité et de lisibilité, mais aussi, par réflexe de l’ouverture du parapluie, par hésitation devant la prise de décision ou, plus malheureusement parfois, par peur de perdre soit, une réélection annoncée.  soit une place difficilement obtenue. Aussi y a-t-il à bien comprendre puis à intégrer le fait que la préparation au Risque, quelle que soit sa forme, est une approche que nous devons prendre très au sérieux. Le Risque est l’affaire de chacun.

Nous, homme, femme que nous sommes, avons à nous dire – nous convaincre – que nous avons notre part de responsabilité à intégrer dans la prévention au Risque. Que nous avons un rôle prédominant à jouer, là où nous nous trouvons. Pour nous (soi) d’abord, avec une prise de conscience nécessaire qui débouchera sur un travail de recherche, de chasse au renseignement, d’interrogation, de formation, d’échange, nous permettant, à terme, d’être plutôt prêt à affronter une réalisation du Risque. Pour les autres aussi, qu’ils appartiennent à la famille, aux amis, au voisinage, qui sauront mettre à profit et partager leur connaissance du Risque avec efficacité, le moment venu. S’il vient…

Les militaires se préparent pour la bataille, ne serait-ce que pour éviter toute perte en hommes. Les commerciaux affinent leurs arguments, s’entraînent, pour emporter le marché. Les sportifs répètent jour après jour, le geste qu’ils ont à faire pour qu’il devienne le juste geste, celui qui les fera gagner. Tous, dans la vie courante, nous travaillons à être meilleur, avec les siens, au travail, partout où l’on passe. Pas forcément par vanité. Non. Ceux-là ne sont certainement pas les plus intéressants, à tel point, qu’à un moment donné, on ne les entend plus. Plus généralement, nous cherchons à être meilleur, tout simplement, par respect. De soi, de l’autre.

Le Risque mérite que l’on s’y intéresse de près. De très très près. Il n’a pas pour habitude de faire de cadeau. A nous de ne pas nous laisser emporter dans la vague de ceux qui pensent que devant le Risque, on ne peut rien… Il se peut que nous n’y puissions rien, c’est vrai. Mais, l’inverse est tout aussi valable. Aussi, faisons surtout en sorte de ne rien regretter. Préparons-nous. Façon positive d’aborder le Risque.

Façon, également, de ne pas attendre que l’on nous dise ce que, peut-être, effectivement, on ne nous dira pas ! Alors, autant le savoir en prenant les devants. C’est dit !

Bernard Sautet

Septembre 2012