La Com. Que n’entend-on pas dire sur elle ? Fille de joie avec la Publicité, fer de lance avec la Politique, frime ou flamme avec les people, fleur du mal avec le Risque, fair-play toujours, elle fait rire, réfléchir, craquer ou pleurer. Quelle que soit sa finalité, elle est utile.

Avec le Risque Majeur, elle sera directionnelle, c’est à dire qu’elle va être gérée de façon à couvrir la palette des préconisations et suivis possibles, ce qui implique le traitement de quatre thèmes : l’information, la formation, l’alerte, l’accompagnement. Son axe unique : la dimension humaine. On parlera du Risque à l’Homme en le mettant au centre du sujet pour l’amener à agir en fonction d’éléments portés à sa connaissance, auxquels, ensuite, il saura répondre ou s’adapter. On adoptera cinq réalisations :

1/ Pour se positionner face au Risque, il doit savoir.

2/ Pour s’engager, il doit avoir le maximum de cartes en main concernant le Risque et il doit prendre ou avoir confiance en lui.

3/ Pour affronter le Risque, il doit être à son écoute et se motiver pour agir.

4/ Pour le combattre, il doit apprendre, retenir, s’entraîner.

5/ Pour faire face à la réalisation du Risque, il doit mettre en pratique.

Dans ce processus global, la Communication a un rôle primordial, celui de la connaissance. D’abord, du Risque, c’est bien le moins. Ensuite, de sa cible, pour bien la conduire et la protéger au mieux. Enfin, des techniques qui lui sont propres et parmi lesquelles, il faudra choisir. Elle écoutera, réfléchira, préparera avant de dire, annoncer, montrer, suggérer, diriger, tant elle connaît son métier. Elle se sait force de recommandation. Elle se sait force d’entraînement. Elle se sait force de conviction. Mais elle sait aussi qu’elle ne doit pas se laisser emmener sur des terrains qui ne sont pas les siens. Le mensonge, le non dit ou l’oubli volontaire, l’information non vérifiée ou les fausses bonnes nouvelles. Elle sait que le sujet est sensible, qu’au bout, le Risque veut jouer, jouer avec les vies. La Communication indique, souligne, réduit, amplifie, elle rassure, elle apaise, elle renseigne, elle est un baume sur une plaie. Elle est une crème.

Encore faut-il savoir l’utiliser. Traitant du global jusqu’au spécifique, elle accompagne l’individu, tout au long de son parcours au contact du Risque. Qu’elle diffuse en terme générique (action globale) ou qu’elle resserre en loupe (gros plan sur un point particulier), la Communication doit savoir enseigner, renseigner, informer, guider pour mieux mobiliser. Elle a un rôle de locomotive (la fumée en moins). Que lui demande-t-on ? Un cadre visible, qui attire (l’attention), qui retient (l’adhésion), qui libère (les énergies). Une présentation sobre qui entraîne (lisibilité), qui argumente (conviction), qui déclenche (action). Un contenu précis, qui assure (efficacité), qui rassure (accord), qui applique (exemplarité), qui implique (persuasion).

La Communication se met ici, au service de l’humain. Il s’agit d’être sérieux, humble, carré. Ce n’est pas pour autant qu’il faille être triste, lugubre, cassant. Le ton, l’image, le son doivent être les relais d’un message fort. Fort n’est pas «gueulard», aussi peuvent-ils être des relais, touchant ou vibrant, sobre ou animé, sensible ou puissant. L’unique lien à considérer est : quelle Communication pour quel Risque ? Le vrombissement galopant du tsunami ne sera pas le bruissement lent d’une inondation. Le glissement de l’avalanche ne sera pas le glissement de terrain. La Communication s’adaptera.

Elle s’adaptera, mais il faut savoir qu’elle est une extravertie. Ne l’enfermez pas. Elle a besoin de vivre, elle a besoin de souffle. Pourquoi ? En l’occurrence, sur le Risque Majeur, si vous n’entendez pas la Communication, vous n’entendrez pas le Risque. Plutôt, si, vous entendrez le Risque : le jour où il se réalisera. S’il se réalise…

Bernard Sautet

juin 2014