Il est terminé depuis peu. Pourtant si l’on regarde derrière nous, si l’on se réfère aux alertes et commentaires des médias, si l’on consulte les premières analyses, cet été aura su, semble-t-il, nous préserver de grands drames d’origine naturelle, comme, à contrario, il sait parfois, nous en réserver.

Les deux Risques Majeurs qui prévalent sur les autres en cette période de l’année, à savoir les phénomènes d’avalanches en montagne et les feux de forêt du Sud-Est au Sud-Ouest, auront su rester relativement discrets par rapport à certaines années précédentes, même si des morts sont à déplorer dans les hauts massifs. Faut-il y voir un simple effet météorologique ou doit-on entrevoir l’espoir d’une nouvelle approche dans les comportements ? Les deux éléments se rejoignent très certainement, mais le second est particulièrement à prendre en compte. Il est intéressant à plusieurs titres :

1/ celui de la sensibilisation

2/ celui de la prise de conscience

3/ celui de la formation

4/ celui de la prise en considération

5/ celui de la mise en application

Le phénomène est encourageant en montagne, puisqu’il aboutit à un constat de baisse du nombre d’événements et du nombre de victimes.

Les feux de forêt représentent une approche différente. L’organisation de la surveillance territoriale, a atteint un niveau tout à fait satisfaisant. Sur certains lieux, rien ne peut échapper au regard des surveillants, personnel souvent bénévole et, à ce titre, toujours dévoué. Fumeroles, fumées, flammes et signes sensibles d’évolution de la densité de l’air sont traqués de telle façon que la prévention est d’une efficacité implacable. Mais, ici, aussi, l’espoir en l’homme est-il en train de s’affirmer ? Certains, auront sans doute réfléchi à deux fois avant de jeter un mégot, sitôt la cigarette terminée (à propos, la baisse du nombre de fumeurs, n’est-elle pas aussi une cause?), certains auront abandonné le barbecue, parfois contraints et forcés certes, mais ils l’auront fait. Certains auront arrêté de jouer avec des pétards et autres mini-feux d’artifice, pendant que d’autres auront su maîtriser leur envie perverse de mettre le feu à tout ce qui peut déclencher un incendie spectaculaire. Nombreux sont ceux qui auront fait l’effort aussi bien humain que citoyen, pour ne pas s’enflammer et enflammer des hectares et des hectares de nature qui ne demande qu’à vivre pour continuer de nous enchanter.

Il y a toujours les imbéciles, les inconscients, les frimeurs, cette frange d’êtres, fanfarons quand il s’agit d’être stupides en déclenchant l’irréparable, piteux lorsqu’ils sont rattrapés par les forces de l’ordre. Un travail en profondeur, d’éducation, d’explication, de persuasion, reste à faire, bien évidemment. Mais à force de faire passer des messages, de démontrer, de montrer que le Risque pris est trop important et que réfléchir à deux fois avant de faire une des plus belles sottises de sa vie, vaut tout de même la peine de retenir un geste, on peut espérer en l’espèce humaine. On peut et il le faut. Donnons confiance, montrons à l’un, à l’autre qu’il ou elle peut exister autrement qu’au travers de la bêtise, qu’il y a mieux à faire pour donner sens à sa vie que de se faire ainsi remarquer. Et puis, rappelons que les techniques d’investigation des enquêteurs sont devenues telles, qu’il n’est pas inintéressant de le faire savoir. La carotte et le bâton sont toujours d’actualité !

Bernard Sautet

Octobre 2013