Le drone roule sa bosse dans le privé ! Comme Internet à la fin du siècle dernier, les applications militaires continuent et s’amplifient pour les drones, mais, de plus en plus, les marchés civils entrent dans la partie. Alors, bien sûr, les puristes rappelleront que ce n’est pas nouveau, citant au passage l’Afrique du Sud qui a exploité le drone, la première, en 1994, suivie par le Japon, le Sud-Est asiatique, les Etats-Unis, tous avec des objectifs particuliers, tant le champ opérationnel du drone permet une vaste finalité de missions. Ils préciseront qu’avril 2012 a vu la France ouvrir son espace aérien à ce type d’engin et indiqueront que 2015 sera l’année des libertés, puisque l’espace aérien civil sera intégralement ouvert. C’est un secteur en devenir et qui dit devenir dit recherche, donc, développement avec des flux économiques soutenus, une création d’emplois qui va avec, des progrès technologiques permettant de nouvelles recherches amenant un développement, donc des flux etc..

Cette évolution est-elle rassurante ? Comme toujours, p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non ! Mais, sans doute, le oui l’emporte-t-il globalement, dans la mesure où le drone s’avère être d’ores et déjà, un appui manifeste à la sécurité sous toutes ses formes, aux études géographiques difficiles, aux calculs géométriques d’envergure, au maniement de produits divers et variés, au contrôle et à la vérification d’idées, d’essais porteurs de projets… Par contre, les esprits chagrins parleront de privation des libertés, comme ils le font régulièrement pour l’installation de caméras en ville ou de radars sur nos routes. Constatons seulement que le progrès est ainsi fait d’avancées et de contraintes.

Au-delà de ces réflexions, il est indéniable que ces nouveaux moyens vont permettre une exploitation positive dans le domaine du Risque Majeur. Le premier point est naturellement celui de la surveillance de sites dans leur structuration, leur évolution et leurs manifestations diverses. Essentiellement, avec certains risques naturels tels que le suivi d’un volcan, la prévention d’inondations, le visionnage de lieux sujets à éboulement ou avalanche, l’établissement de relevés sur zones sismiques etc. Des sites technologiques pourront également être surveillés de près, grâce à l’image qui saura montrer soit le dessin d’une fêlure à l’origine d’une fuite, soit une étanchéité imparfaite, soit une imperfection autre qui, toutes déclencheront une intervention rapide, susceptible d’éviter une catastrophe d’ampleur. L’inspection d’ouvrages d’art, tels les barrages, viaducs, ponts, tunnels, l’examen de réseaux électriques, ferroviaires, routiers, le survol de foules, le contrôle de manifestations, l’établissement d’une cartographie de site, la vérification de données informatiques à faire sur le terrain… Les mandats possibles ne manquent pas.

Bien sûr, ces évolutions technologiques entraînent toujours derrière elles la nécessité d’une adaptation des textes, des lois, des directives. Et bien souvent le progrès va plus vite que le législateur. Espérons que l’intendance suivra, même si la situation actuelle, particulièrement européenne, ne fait pas entrer dans les priorités des Pays, ce type de mise à jour. Mais l’avenir exige que les freins soient levés par rapport à une créativité évidente. Certes, il ne faut pas laisser faire le grand n’importe quoi. Il a assez fait de dégâts durant des décennies. Avec, aussi, en parallèle, de beaux projets aboutis, disons-le. Seulement, le Développement Durable, ce n’est pas que faire des économies sur l’eau du robinet ou ne pas marcher sur une plante verte. C’est aussi générer des idées et des actes qui vont donner aux générations futures le début du commencement des moyens de protection et d’avancée dont elles et leurs descendants auront besoin.

Les drones sont du voyage. Ils vont dans le sens du vent !

Bernard Sautet

27 mai 2013