Le 20 juillet, deux drames simultanés ont touché le sud de la France. Orage violent avec tornade en Ardèche puis, dans le Gard. Si la réalisation de l’orage est différente de celle de la tornade, les conséquences peuvent s’avérer identiques. A un arbre près, on échappe à la mort ou elle nous emporte. L’avancée d’une vie, poursuivie ou stoppée par une mort soudaine, brutale, inacceptable. Uniquement, parce que la grande faucheuse aura décidé d’abattre l’arbre à l’aide de sa foudre ou l’aura fait tomber, sous la puissance de son souffle, alors que l’on était dessous. La foudre, le vent, la brûlure, la brisure… la mort.

Dans la mesure du possible, orage, tornade, exigent de ne pas rester sous les arbres. On se croit protégé d’un coup violent de la nature, en fait, on multiplie par dix, par cent, par multiplus, son Risque. En fait, si on analyse, pour ne pas se faire tremper, on peut mourir.

Sous un orage vous avez au dessus de la tête une masse nuageuse comprise entre 10 et 50 km de hauteur, sur quelque chose comme 5 km d’envergure, pouvant atteindre jusqu’à 40/60 km, selon que vous serez plus prêt du pôle nord ou dans l’hémisphère sud et que vous aurez à faire à un orage cellulaire, multi-cellulaire ou super-cellulaire. Dans ce cumulonimbus (c’est son nom), un circuit électrique avec un pôle haut positif, un pôle à sa base, négatif. Au sol, à son passage, une densité électrique moindre qu’en temps normal, mais avec effet positif (je parle sous le contrôle de… personne). Air sec et froid (glaçons) en haut de l’atmosphère, dans la ionosphère, chaud et humide (goutelettes d’eau) en bas, dans la troposphère. Générateur d’énergie principal, le soleil pourtant situé à 150 000 000 de kilomètres, dont les rayons atteignent la Terre en 8 mn. Une partie de l’air plus chaude que l’environnement entre en mouvement vertical. A partir de là, évolution des températures, jusqu’à stabilisation avec l’air environnant plus froid, qui, les deux se trouvant à l’équilibre, amènent un mouvement descendant et la création du sommet du nuage. Les deux phénomènes, ascendant et descendant, alors, se croisent, se télescopent pour partie (glaçons contre goutelettes), créant ainsi des effets électriques (pour faire simple parce que je ne saurai pas faire compliqué), s’appuyant sur les champs électriques au sol, avec génération de claquements initiateurs de foudre. Au sol, des aspérités naturelles ou techniques vont faire se modifier les courbures du champ. C’est ainsi qu’un arbre isolé va servir d’appel, d’où le principe de ne jamais s’abriter dessous.

La tornade, quant à elle, est une émanation des phénomènes précédents. Elle se forme à l’étage de la troposphère. Toujours, à partir d’un cumulo-nimbus, l’air froid entame son mouvement descendant tandis que l’air chaud, lui, construit son mouvement ascendant. Les deux, en se rejoignant, s’enroulent l’un à l’autre, déclenchant par là même, un effet démultiplicateur sous forme de vents violents pouvant dépasser la vitesse de + 500 km/h, à l’origine d’un système d’aspiration puissant qui emporte tout sur son passage. La pression atmosphérique connaît alors une rupture brutale qui explique, au-delà des destructions dues à la dynamique venteuse, les explosions de certaines structures soumises soudainement à un principe de surpression. On voit donc, qu’au fur et à mesure de l’avancée de la tornade (à une vitesse de 30 à 50 km/h) et de l’amplification de son travail de destruction, les matériaux et objets divers, les constituants naturels, qu’elle brise, arrache, emporte, viennent alimenter son cône qui, en fonction de sa vitesse, est plus ou moins incliné sur une largeur de quelques centaines de mètres, maximum.

Orages violents, tornades, appelons un chat un chat. Ainsi, que veut dire le terme de mini-tornade ? C’est bien le nom qu’on leur donne, en France ? Encore une façon de sous estimer ce type d’événement pour ne pas affoler le citoyen. Encore une façon de l’amener à ne pas affronter la vérité en face. Encore une façon de l’assister ? Après cela, comment croyez-vous que + de 60% d’entre nous, ne prennent toujours pas le Risque Majeur, au sérieux. Demandez à celui qui a vécu le phénomène si, pour lui, la réalisation et le résultat constaté, étaient minis. Quand il n’y a pas eu mort d’homme ! Il y a une mini mort ? Sûr, qu’il n’y a pas de mini connerie !

Bernard Sautet

Août 2014