Imaginez : en l’espace de 48 heures, 2500 nouveaux départs de feux constatés en Amazonie brésilienne !

Leur décompte est important, parce qu’iI permet, notamment, de déterminer le nombre de terres défrichées de cette malheureuse manière, pour l’élevage ou les cultures, celles du soja, par exemple… Pour le moment, je dis bien « pour le moment », sur les derniers pointages, 10 %… de terres brûlées. Tristesse, désolation et, surtout, inquiétude mondiale. Lourde, très lourde.

L’équivalent de 55 millions d’hectares ! La part brésilienne de forêt, représente 60 % d’un espace total estimé à 550 millions d’hectares.

Ne me dîtes pas qu’on n’assiste pas à un jeu de massacre parfaitement organisé, poussé et entretenu par des mafias, indépendantes ou à la solde d’entreprises locales ou internationales, qui s’octroient des hectares et des hectares, pour une exploitation à tout va ?

À notre niveau, même s’il nous faut rester prudents, sûrement peut-on parler de jeu de massacre. En tout cas, en partie. Le phénomène n’a rien de nouveau, l’idée étant, à chaque fois, d’effectuer des trouées dans la forêt, afin de d’offrir des espaces de culture possible. Mais là, on peut se demander s’il ne s’agit pas plutôt, de créer des espaces suffisants pour rapporter un maximum d’argent. 74000 départs de feux depuis janvier. 84 % de plus que l’an dernier ! Les latifundios, grandes exploitations des grands propriétaires, regroupent un maximum de terres. Vu les circonstances, ici aussi, nous sommes en droit de nous demander, jusqu’où ils veulent ne pas aller. En face, vous avez les minifundios, petites exploitations de pauvres paysans sans terre, venus s’installer, d’abord pour survivre, puis vivre, simplement. Ils constituent, ce que l’on appelle les fronts pionniers, qui progressent vers le Nord, au fil des ans et du travail effectué. Leur création remonte à 1943. Sans oublier, une troisième population, elle, implantée depuis toujours : je veux parler des autochtones, les indiens d’Amazonie, dont les maintenant célèbres Raonis, pris dans les tenailles de ces immenses et plus petits chantiers. Alors, inutile de vous dire que les inégalités, aussi bien sociales que démographiques, sont extrêmes ! Ce qui fait, sans trop de risque de se tromper, que l’on peut considérer que, tout ce qu’il se déroule actuellement, ne peut pas être un simple phénomène de départ de feu naturel, ou d’accident, pas plus que d’erreur humaine, ni même de volonté. Je veux parler de maîtrise de son acte, sur un nombre d’hectares, déterminés à l’avance. Là, nous sommes, semble-t-il, dans l’intention, le dessein, la préméditation…

Vous voulez dire le départ de feu volontaire. Celui fait pour détruire, nuire…

Voilà, oui ! Et l’objectif, à terme, doit être de produire plus, toujours et encore, pour vendre toujours et encore plus. Le Brésil, aujourd’hui, c’est quelque 210 millions d’habitants. Le marché de l’Amérique du Sud est vaste, pour ne prendre que lui. Les besoins sont immenses, les moyens correspondent… 

Mais, pour autant, tous les moyens ne sont pas bons !

Pour un nombre limité de personnes, si.

Je paye, tu payes, il paye…

Certainement. Et dans tous les sens du terme.

 

2 commentaires

    • Merci à toi. Mais ce type de situation est assez inédit. Il va peut-être falloir songer à créer une force d’intervention (surveillance, action, enquête) dédiée au Risque Majeur, au sein de l’ONU. Laisser une catastrophe aussi surdimensionnée à un seul gouvernement, alors que l’enjeu est mondial, pas une bonne idée, je crois
      ! Surtout quand on voit le patron actuel du Brésil… Et on ne parle pas de l’Indonésie…

Répondre à B Sautet Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire