Des mots pour le connaître, le comprendre, l’expliquer. Et d’abord, des mots pour le dire. Le Risque Majeur possède un vocabulaire commun à d’autres activités, mais il a aussi son vocabulaire propre et, quand on l’approche, le premier réflexe vise sans doute à le découvrir au travers de son langage.

www.risquemajeur.com vous invite à ouvrir sa page dédiée aux termes qui définissent le Risque Majeur, l’action menée contre lui, les causes, les faits, les effets qui le déterminent. Il n’est en rien évident de rapporter la totalité des termes touchant une activité intrinsèque. Nous avons tenté de le faire, avec notre Glossaire, mais, c’est certain, nous ne vous apparaîtrons jamais comme exhaustifs, tant le sujet est vaste et, surtout, démultiplié.

Pourtant, dans une telle approche, chaque mot a son importance, chaque emploi de mots doit être mesuré. Le sujet est, déjà en lui-même pour le moins sensible et, histoire de compliquer profondément les choses, nous touchons à l’essentiel : la vie humaine. Mais il ne faut pas non plus se cacher derrière une composante de mots pour transformer une vérité, celle de la réalité, en une autre, celle de ce que l’on souhaite seulement faire savoir.

De plus, qu’elle soit d’ordres technique, administratif ou juridique, la terminologie du Risque Majeur est complexe. Et il faut savoir tourner sa langue sept fois dans sa bouche, quand ce n’est pas huit, pour apporter une précision que d’autres entendront de travers, ce qui pourra coûter cher. Souvenez-vous de ce passage d’un film ayant pour thème la Guerre d’Algérie. Une scène montre un Groupe de militaires français en haut d’une colline et qui vient de faire un prisonnier. Par liaison radio, le Sergent informe son Lieutenant resté en bas avec le reste de sa Section, et demande des instructions.

 Le Sergent : « Mon Lieutenant, qu’est-ce qu’on en fait ? »

 Le Lieutenant : « Descendez-le »

 Coup de feu.

Vous l’aurez compris, il s’agissait de descendre le prisonnier jusqu’au pied de la colline pour interrogatoire et non de le tuer, en haut.

Comme quoi, il y a, au sens propre du terme justement, des mots qui tuent. Et, si la fiction vient à l’appui d’une démonstration, faisons en sorte que la réalité ne rattrape pas la fiction. La terminologie, comme une règle, peut ne pas être appliquée à la lettre, mais encore faut-il s’assurer que l’espace autour d’elle, fournit suffisamment d’arguments pour se permettre un écart de langage. Et puis, n’oublions pas les émotions qui font entendre, sinon des voix, en tout cas une version qui peut vous être tout à fait personnelle par rapport à ce qui est réellement dit par ailleurs.

Etre et rester concentré sur ce que l’on fait participe à bien mener une action. Le mot à mot réussi évitera bien des séances de bouche à bouche. Réussies ou pas.

Bernard Sautet

Mai 2012