De quoi parlons-nous ?

Des services des urgences à l’hôpital…

Dans un cadre Risque Majeur, je suppose ?

Oui et non. La marge est flexible…

C’est à dire ?

Ce que j’aimerais aborder, c’est ce que je crois être la face cachée de l’urgence et, en l’occurrence, ce que j’imagine être, le ressenti du soignant, devant la réception du patient en état d’urgence…

Il est vrai que, quand on parle d’urgence hospitalière, nous pensons action/réaction, technique, physique. Qu’en est-il de tout l’aspect psychologique ? La question vaut que l’on soulève un coin du voile. Rapidement…

Oui, rapidement, même si son fondement me semble un sujet à traiter en profondeur. En fait, il n’est pas forcément inutile de rappeler que les soignants sont d’abord, comme nous tous, des êtres humains, différents les uns des autres. Elles et ils voient de tout. Dans leur for intérieur, au-delà de leur implication professionnelle qui est entière, elles et ils réagissent, chacun à leur façon. De l’accidenté de la route à l’accident domestique, du bobo cache misère, de ce que révèlent la tentative de suicide, la crise d’hystérie, les torrents de larmes si divers, le trop plein d’alcool, le dérapage du coup de gueule, l’expression du sans parole, la peur d’importuner donc, la minimisation des faits et bien d’autres approches possibles, elles et ils abordent les maux, avec leurs armes individuelles…

C’est sans doute très bien de le rappeler, car, sous toute forme d’expression, on trouve une raison enfouie au plus loin de l’être, qu’il faut détecter au mieux, voire au plus vite. C’est d’abord un besoin d’ordre médical, mais c’est effectivement, avant tout, une nécessité humaine. Or, on voit l’urgentiste comme celui qui va écouter bien sûr, de façon très concentrée afin de répondre avec les premiers soins, nécessaires, voire vitaux. C’est l’image et c’est, sans trop risquer de se tromper, le fait central. Mais là où vous avez certainement raison, il y a autre chose…

Une autre chose qui souvent doit être frustrante. D’abord, manquer de temps pour pouvoir aller plus loin dans le savoir sur le patient, soit parce que l’action/réaction doivent être immédiates, soit, parce qu’hormis la notion de temps, l’attitude du soigné, d’autres raisons, font défaut. Or, le personnel urgentiste, globalement, n’est pas auprès du patient, pour la durée et, sans doute est-ce un manque pour certains d’entre eux…

Vous voulez dire, pas de place pour l’émotion, la sensibilité, encore moins pour l’attachement…

Il y en a, c’est l’évidence. Simplement, l’urgentiste ne peut ni rien montrer, ne serait-ce qu’en surface, ni, bien naturellement, ne rien laisser s’exprimer. Je veux dire, devant le patient, bien sûr ! Parfois, son questionnement intérieur, doit aller jusqu’à le miner, j’imagine… 

Permettez un point qui peut sembler de mauvais goût, en tout cas, en apparence, mais qui résumera, je crois, notre pensée : ce ne seront pas eux qui engendreront des frais d’usure de chaises, fauteuils ou bancs, pour une direction d’hôpital… 

Ouafff !!!

Ne restez pas sur les mots, à l’état brut, Hon’Sépa. Vous constaterez combien je me sens proche d’eux… 

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