Plus rien ne m’étonne !

Un sujet qui pose question ou qui fâche ?

Qui fâche, je ne sais pas, mais, j’hallucine devant une histoire…

Qui dit quoi ?

Que, l’autre nuit, ma femme étant tombée, elle a appelé notre toubib, le lendemain matin – je vous la fais courte – pour lui expliquer le pourquoi du comment et lui demander de passer, dans la journée. En guise de réponse, sans chercher à en savoir beaucoup plus, il lui a carrément dit d’appeler le SAMU !

Sans doute, a-t-il estimé que la situation exigeait cette approche…

S’il y avait eu urgence urgente, je les aurais appelés, aussitôt après la chute !

Oui, évidemment…

Au fait, comment va-t-elle ?

Un peu beaucoup anchylosée, merci. Mais, si je vous en parle, c’est qu’après, on vient nous dire que les services d’urgences sont encombrés, saturés, dépassés…

Et, je pense qu’en tout cas, sur des sites conséquents, c’est vrai !

Alors, moi je veux bien, mais non seulement, vous avez tout le monde et n’importe qui, qui, dès qu’il a un rhume, se précipite les voir et à présent, ce que je n’imaginais pas, vous avez votre généraliste qui se débarrasse de ses propres patients ! Donc, là, il va falloir qu’on m’explique le bien fondé de leur existence…

Attendez, vous grillez peut-être une ou deux étapes, mon cher Hon’Sépa. Même si je peux comprendre votre colère…

Oh, ce n’est plus de la colère, c’est du ras-le-bol ! Que, dans cette Société, même ceux qui ont mission de s’occuper de l’autre, passent à côté de leurs obligations, ça dépasse l’entendement. Maintenant, la médecine générale, c’est les 35 heures, c’est mes week-ends assurés, c’est – a minima – mes cinq semaines de vacances et, je me demande même, si ce n’est pas la retraite à 57 ans, pour cause de pénibilité. Je rappelle, au passage, qu’ils ont vocation à faire ce qu’ils font, que ce n’est pas un métier comme un autre, qu’ils sont censés aider l’autre et qu’ils sont payés pour cela… Et je ne vous parle pas du fait, qu’en fin d’études, ce sont les mêmes qui décident ou ont décidé de leur lieu d’exercice de la médecine. Ce qui fait que, même à 30 km de Paris, vous ne trouvez pas de remplaçant pour un médecin qui prend sa retraite, parce que trop loin de la Capitale ! Non, mais on marche sur la tête…

Ouaouf !!!  Attendez : d’abord, la majorité procède autrement. Soyez honnête : vous en avez tout de même bon nombre, qui sont attentifs, dévoués et qui donnent l’essentiel de leur vie au service de leurs patients…

Oui, l’ancienne école. Celle du médecin de famille, celui qui, même la nuit, venait à votre chevet ou qui, le soir, avant de rentrer chez lui, faisait un détour pour vous faire un coucou. Une présence qui rassurait…

Mais arrêtez : il y en a, encore à notre époque !!!

Malade aujourd’hui, vous devenez la patate chaude…

Ça veut dire quoi ?

Que, du généraliste, quand il est disponible, on vous passe au spécialiste, à un autre spécialiste, puis à un troisième, qui, lui-même vous envoie à l’hôpital et, quand il n’est pas disponible, son téléphone vous passe à son remplaçant ou à un extérieur etc. Ça veut dire que chacun fait son petit compte-rendu, avec retour à la case départ, au généraliste, qui les entasse tous, bien consciencieusement et est incapable de les retrouver, tant il en a, le jour où vous venez le remercier de tout ce qu’il a fait pour vous…

Bien. Ça, c’est dit ! Heu, on en reparle un jour ? Là, sincèrement, je crois que vous êtes un peu trop remonté et il y aurait beaucoup à dire…

Mais, au fait, quel est le lien avec le Risque Majeur ?

La réponse est claire, Gipeurien. Bien sûr, nous avons un peu dérapé…

Euphémisme !

Mais la finalité, au-delà d’avoir la prétention de secouer l’organisation des soins en France, pose tout de même, une question : le souci majeur, de l’encombrement des services hospitaliers d’urgence, en temps normal. Et, à ce niveau, nous pouvons avoir une réflexion plus spécifique, à savoir le problème de l’accueil de victimes, en besoin de prise en charge immédiate, par les équipes hospitalières. Alors, il est vrai que l’exemple que nous venons de prendre, met en avant une réalité qui – traitée ainsi – semble être l’arbre qui cache la forêt. Sauf que, je n’en doute pas, la réalité est assez différente. Mais, il n’empêche que les Urgences n’ont pas vocation à faire du ramassage, il faut le souligner. On peut aussi respecter leur travail et leurs équipes…

Et, à tout niveau !

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